Dans un monde encore largement dominé par les hommes, il est important de mettre en lumière les femmes exceptionnelles qui brisent les barrières et démontrent leur expertise dans le monde de la finance. Ces femmes, à travers leur détermination, leur intelligence et leur créativité, ont ouvert la voie à une nouvelle génération de femmes talentueuses. Cet article met en avant sept personnalités qui, grâce à leur leadership et leur vision, se sont démarquées dans le monde de la finance et méritent d’être suivies. Chacune d’elle a un parcours unique et apporte une perspective différente sur les défis qu’elles ont affrontés et sur les opportunités qui leur ont été offertes.

Audrey Choi, CSO de Morgan Stanley 

Sa carrière très variée passant de l’administration Clinton aux rangs de Morgan Stanley, ou encore par le quotidien américain The Wall Street Journal montre la polyvalence d’Audrey Choi. En 2017, cette diplômée d’Harvard College et d’Harvard Business School devient la première Chief Sustainability Officer de Wall Street, nomination qui fait suite à la création en 2013 de l’Institute for Sustainable Investing à Morgan Stanley. Elle est également à l’origine de la création du Global Sustainable Finance Group de la banque américaine en 2009. Son expérience au sein de l’administration publique, du journalisme et d’associations, lui a appris à penser au-delà des clients et des actionnaires de la banque mais également à l’impact que les activités de Morgan Stanley peuvent avoir sur d’autres parties prenantes comme les salariés ou la société en général. Audrey Choi attache une grande importance à la culture d’entreprise et à l’intégrité du top management. Après avoir observé et décrypté nombre de grands CEOs lors de son passage à The Wall Street Journal, elle comprend rapidement que le succès d’une firme est intimement lié à l’impact social et à la réputation qu’elle se forge.

Marry Callahan Erdoes, CEO de J.P. Morgan Asset & Wealth Management 

Née en 1967 à Menlo Park et fille de Patrick Callahan, ancien Partner de Lazard Frères & Co, Mary est issue d’une famille catholique irlandaise installée près de Chicago. Le métier de son père l’a beaucoup influencée dans son choix de carrière. Elle est diplômée d’un Bachelor de mathématiques à l’université de Georgetown et d’un MBA de la Harvard Business School. C’est en 1996, après des passages dans diverses structures financières comme Bankers Trust ou Stein Roe & Farnham que Mary rejoint J.P. Morgan Asset Management en tant que responsable pour les particuliers, fondations et fonds de dotations à valeur nette élevée. Elle y gravit très rapidement les échelons pour devenir CEO de J.P. Morgan Private Bank en 2005 puis CEO de J.P. Morgan Asset & Wealth Management en 2009. Il s’agit d’un des principaux gestionnaires de fortunes et d’actifs dans le monde avec près de 4 000 milliards de dollars sous gestion et une réputation vieille de 150 ans. Elle fait aujourd’hui partie des noms évoqués pour la succession de l’indéboulonnable Jamie Dimon à la tête de la banque américaine.

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Jane Fraser, CEO de Citigroup 

Née en 1967 et d’origine écossaise, Jane Fraser est diplômée d’un master à Cambridge et d’un MBA à la prestigieuse Harvard Business School. Elle commence sa carrière en tant qu’analyste M&A chez Goldman Sachs. Après son MBA, elle rejoint le cabinet de conseil McKinsey & Company en commençant à New-York puis à Londres au poste de Partner. Elle écrit plusieurs ouvrages sur la mondialisation qui remontent alors aux oreilles de Michael Klein, ancien cadre dirigeant de Citigroup. En 2004, il la convainc de rejoindre Citibank. Rapidement, elle gravit les échelons de la banque américaine, devenant Global Head of Strategy and M&A en 2007, CEO de Citi Private Bank en 2009, CEO de CitiMortgage en 2013, CEO of US Consumer & Commercial Banking de Citigroup en 2014, CEO de Citigroup en Amérique latine puis Présidente de Citigroup et Head of Global Consumer Banking en 2019. Enfin, c’est en mars 2021 que Jane Fraser succède à Michael Corbat au poste de CEO de Citigroup, devenant la première femme à diriger une des principales banques américaines. Elle est classée 10e femme la plus puissante dans le monde par le magazine Forbes en 2022.

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Valérie Landon, CEO France & Belgique de l’ex Crédit Suisse

Diplômée de Centrale Paris, Valérie Landon commence sa carrière en tant qu’ingénieure chez Air France en 1985. Elle y reste 5 ans avant d’intégrer la banque d’affaires du Crédit Suisse. Elle fait ses armes dans la banque helvétique au sein de 3 bureaux différents : Paris, Londres et Tokyo. Forte de cette expérience, elle devient Managing Director en 2000 puis Head of Investment Banking France, Belgique & Luxembourg entre 2009 et 2015. Valérie Landon est une spécialiste des secteurs énergétiques et industriels. Elle occupe le poste de Vice Chairman Investment Banking & Capital Markets de la banque suisse jusqu’en 2021, année où elle succède à Bruno Angles en tant que CEO France & Belgique de Crédit Suisse. Véritable produit de la banque d’affaires et forte de sa trentaine d’années d’expérience, elle est une redoutable négociatrice dans les deals M&A et siège au conseil d’administration de Faurecia, grande entreprise spécialisée dans les technologies de l’industrie automobile. Dans le contexte d’une acquisition de Crédit Suisse par UBS en mars 2023, le rôle de Valérie Landon au sein d’UBS pourrait être crucial, compte tenu de son expérience solide en banque d’affaires et en fusions-acquisitions. Le monde de la finance attend avec impatience de voir comment cette acquisition sera finalisée et quels seront les changements organisationnels et les nominations à venir.

Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI

D’origine bulgare, Kristalina Georgieva est diplômée du Haut Institut d’Economie Karl-Marx de Sofia et est largement reconnue pour son expertise en matière de politiques budgétaires, de développement économique et de lutte contre la pauvreté dans les pays en développement. Kristalina Georgieva commence sa carrière en tant qu’économiste et professeur associée au sein du Haut Institut (deuxième plus grande université de Bulgarie), et enseigne également au MIT entre 1977 et 1993. Elle rejoint par la suite la Banque Mondiale où elle gravit progressivement les échelons pour en devenir la vice-présidente en 2008. Sa carrière prend un tournant à partir de 2010 en devenant commissaire européenne, fonction qu’elle garde jusqu’en 2017 pour revenir à la Banque Mondiale. Forte de son expérience européenne, elle occupe de 2017 à 2019 le poste de Directrice Générale de la Banque Mondiale et exerce l’intérim à la présidence de la banque suite à la démission de Jim Yong Kim début 2019. Elle se porte ensuite candidate à la succession de Christine Lagarde devenue présidente de la BCE, candidature qui s’avère fructueuse puisqu’elle obtient le soutient de la majorité des membres de l’Union Européenne. Aujourd’hui, en tant que Directrice Générale du FMI, Georgieva se concentre sur la promotion de la croissance économique durable, l’inclusion financière et la stabilité financière internationale. Active dans de nombreuses initiatives visant à améliorer la gouvernance économique mondiale, elle veille au renforcement et à la coopération entre les pays en matière budgétaire pour faire face aux problématiques de financement.

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Abigail Johnson, présidente et CEO de Fidelity Investments

Née en 1961 dans une famille de financiers (son grand-père a fondé Fidelity Investments en 1946 et son père en était l’ancien président), “Abby” est diplômée d’un Bachelor of Arts de la Hobart and William Smith College ainsi que d’un MBA de la Harvard Business School. C’est après son passage à la prestigieuse université américaine qu’elle rejoint Fidelity Investments en 1988 en tant qu’analyste puis en tant que Portfolio Manager. Elle accède au poste de Présidente de Fidelity Asset Management en 2001, de Head of Retail, Workplace and Institutional Business en 2005, CEO de Fidelity Investments en 2014 puis présidente en 2016. Elle détient près de 25% des parts de la société et sa fortune serait estimée à 27,7 milliards de dollars, ce qui la classe à la 56ème place des personnes les plus fortunées du monde en 2021 selon Forbes. Johnson est notamment connue pour avoir pris l’initiative de créer une filiale consacrée aux cryptomonnaies : Fidelity Digital Assets, permettant à des investisseurs institutionnels d’avoir accès à cette nouvelle classe d’actifs regroupant notamment le bitcoin ou l’ethereum. En 2022, Forbes classe la présidente et CEO du fonds d’investissement américain à la 5e place des femmes les plus influentes au monde.

Adena Friedman, CEO de Nasdaq

Première femme à diriger un groupe boursier, Adena Friedman est diplômée de Williams College ainsi que d’un MBA de la Owen Graduate School of Management. Elle rejoint très rapidement Nasdaq (entreprise qui gère la bourse du même nom) après ses études en 1993 en devenant CFO et Head of Data Products. Elle y reste jusqu’en 2011 avant de rejoindre le fonds d’investissement Carlyle Group en tant que CFO et Managing Director. Elle fait son retour à Nasdaq en 2013 en tant que COO et en devient la CEO en 2017, succédant à Robert Greifeld et marquant le début d’une nouvelle ère. Elle a pour objectif de diversifier les services du groupe dans le domaine de la data, notamment par de la croissance externe avec les rachats de Quandl ou encore Cinnober et Sybenetix. L’objectif pour Nasdaq étant de proposer d’autres sources que les données habituellement présentées comme les états financiers ou les communiqués de presse. Ces nouvelles données peuvent être des images satellites, des réseaux sociaux ou encore l’état du trafic aérien. Elle a notamment fait une apparition remarquée lors d’une conférence TED intitulée “Quel est l’avenir du capitalisme ?” et fut choisie comme lauréate du Global Leadership Award en 2019 avec Sundar Pichai, PDG de Google.

 

Loïc Banh, étudiant à HEC Paris et Responsable du blog AlumnEye