Comme chaque année, le Financial Times a publié son classement des masters en Finance. Le rendez-vous est connu mais est-il toujours aussi attendu ? Depuis 1999, les écoles et les étudiants ont les yeux rivés sur le quotidien britannique. Cependant, depuis plusieurs années, nombreuses sont les voix qui appellent à prendre ce classement avec des pincettes.
Le Top 5 n’a pas évolué depuis l’année dernière. Une fois de plus, les cinq premières places sont occupées par des écoles françaises, avec HEC Paris toujours en tête. L’ESCP maintient sa 2e place. Skema consolide sa 3e place devant l’ESSEC, toujours 4e. L’EDHEC se place 5e et complète ce top 5.
Malheureusement, l’heure n’est pas à la fête pour toutes les écoles françaises. Grenoble École de Management occupe la 24e place, perdant ainsi 5 places et passant derrière Rennes School of Business en 23e position. Cette année, l’emlyon, Neoma, Paris Dauphine et Science Po Paris ne figurent pas dans le classement. Toutefois, ces absences ne soulignent pas nécessairement une qualité de formation inférieure. Il est possible que ces écoles n’aient pas remplies les conditions nécessaires pour apparaître dans ce classement.
Le top 10 du classement FT 2022 des meilleurs Masters en Finance
À la suite d’un top 5 franco-français, on retrouve trois écoles européennes ainsi qu’une université chinoise et une américaine. L’Université d’Oxford grimpe à la 6e place dépassant ainsi la London Business School et Warwick. L’Université de Tsinghua gagne 5 places depuis l’année dernière et figure à la 7e place du classement, une belle performance. L’IE Business School de Madrid ainsi que la London Business School conservent leur bon classement de l’année passée. Le MIT, classé 9e ex-acquo avec LBS clotûre le top 10.
Nous pouvons noter la contre-performance de la Bocconi et de l’Université de St Gallen qui occupaient conjointement la 6e place du classement 2021 et qui chutent respectivement à la 13e et 14e position.
On observe une forte progression des niveaux de rémunération. En effet, selon le classement du Financial Times, les salaires ont progressé d’environ 10% pour un grand nombre d’écoles. Les étudiants sortant d’HEC percevaient en moyenne 156,583$ en 2021 contre 172,693$ en 2022. Il en est de même pour les étudiants de l’Université de Tsinghua qui obtenaient une gratification de 166,099$ en 2021 et qui perçoivent aujourd’hui 174,752$ en moyenne, faisant d’eux les étudiants en finance avec le salaire moyen le plus élevé du monde.
La méthodologie du classement fait débat, le choix des critères interroge tout autant que l’importance donnée à certains vis-à-vis d’autres. Par exemple, l’expérience internationale doit-elle peser autant que l’employabilité ? De la même manière, certains critères revêtent une importance relative pour un candidat. La diversité du corps professoral est louable et doit être promue, mais comment en mesurer l’importance pour la future carrière d’un candidat ?
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Le classement du Financial Times continue d’être observé et interrogé ; important mais pas décisif, on ne cesse d’en rappeler les faiblesses structurelles. S’il ne faut pas l’occulter complètement, il convient de le relativiser. Juger la valeur d’un Master n’est pas chose aisée, si bien que chaque recruteur possède son propre classement pour le screening. Tout candidat se doit de garder cela en tête et de privilégier les retours des alumnis de chaque école pour choisir le meilleur Master en Finance.
Augustin ALABERGERE, étudiant à l’Université Paris Dauphine et responsable éditorial du blog AlumnEye