Vous rêvez de devenir entrepreneur, PDG ou investisseur en Private Equity et pour cela vous souhaitez faire un MBA ? Très bien, mais où ? C’est la question que se posent beaucoup de jeunes professionnels devant le nombre grandissant d’écoles proposant cette formation. Si les matières enseignées sont souvent similaires d’un MBA à l’autre (finance, comptabilité, marketing), il est difficile de choisir la formation qui vous conviendra le mieux et les différents classements ne vous avanceront pas plus. Plutôt que de choisir son MBA selon des classements, il est bien plus judicieux de choisir le MBA où l’entreprise de vos rêves a ses habitudes de recrutement, c’est-à-dire où les dirigeants de l’entreprise ont fait leurs classes et où les alumni déjà en poste vous favoriseront.
Comment intégrer un MBA ?
Le processus de candidature est relativement standard. Il existe 3 périodes de candidature par an, dont la plus importante se termine en Décembre-Janvier (selon les écoles).
Vous aurez besoin des éléments suivants afin de postuler :
- Relevés de notes et diplômes : relevés officiels de votre école montrant vos notes et mentions ;
- TOEFL / IELTS : pour les écoles américaines, le TOEFL est généralement le test requis ;
- GMAT : la plus importante section de ce test pour les écoles de commerce est la partie quantitative. Au total, vous devrez avoir un score élevé pour intégrer les meilleures écoles, plus de 700, et dans de nombreux cas plus de 720 ;
- Dossier de candidature / questions de motivation : vous devrez rédiger un essai décrivant vos expériences professionnelles, études antérieures et votre histoire personnelle ainsi que la manière dont elles sont pertinentes avec le programme que vous visez ;
- Lettres de recommandation : vous devrez normalement fournir deux lettres de recommandation soutenant votre candidature au programme ;
- CV : un CV professionnel est requis ;
- Expérience professionnelle : indispensable pour la plupart des programmes. La majorité des candidats aux MBA ont déjà accumulé plusieurs années d’expériences et cherchent à accélérer leur carrière. Vous devez démontrer en quoi vos expériences précédentes combinées au programme spécifique auquel vous postulez vous permettront d’atteindre vos objectifs professionnels ;
- Entretien : la plupart des écoles de premier rang voudront vous recevoir en entretien avant de vous accepter dans leur programme ;
- Aides financières / Bourses : un MBA est un investissement important. Comptez entre 150 000$ et 200 000$ (frais de scolarité et coût de la vie durant le programme).
Si vous voulez travailler dans la Tech … Allez à la Ross School of Business (Université du Michigan) ou à la Fuqua School of Business (Duke)
La Silicon Valley n’a pas toujours été la terre promise des MBA où ils furent pendant longtemps persona non grata. Vous n’aviez pas besoin d’un diplôme clinquant pour fonder Microsoft mais seulement d’une bonne idée et d’un garage ! La méfiance de Steve Jobs envers les costumes trois pièces était réelle et le meilleur gage de votre appartenance à la contre-culture geek était d’avoir arrêté l’université. Cette période semble désormais révolue au regard de l’évolution des entreprises de la tech. Aujourd’hui ces entreprises recrutent des MBA à tour de bras. Cela peut surprendre mais Amazon recrute davantage d’étudiants des 10 meilleures universités américaines que les géants de Wall Street, et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Une large partie d’entre eux venait de Ross (la firme basée à Seattle est devenue le recruteur n°1 de l’université). Pour Peter Faricy, vice-président d’Amazon Marketplace et doyen des diplômés de Ross chez Amazon, c’est sans conteste le programme de collaboration des MBA de Ross avec les équipes d’Amazon au sein de l’entreprise qui a fait la différence. Si Faricy a été impressionné par les qualités analytiques développées par les étudiants, c’est surtout l’éthique du travail, la ténacité et l’humilité des élèves qui ont retenu son attention. Ces qualités sont indispensables pour réussir chez Amazon selon lui. Concernant Apple, parmi le top 10 des dirigeants, trois proviennent de Fuqua dont Tim Cook, Jeff Williams le vice-président senior des opérations et Eddy Cue le vice-président sénior des logiciels et services internet. Apple garde ses habitudes dans cette école puisqu’elle a recruté pas moins de 32 diplômés de Fuqua depuis 5 ans. Le plus intéressant est qu’Apple, Amazon ou Microsoft restent loyales à ces écoles puisqu’elles ont recruté pas moins de 207 diplômés en 2017.
Si vous voulez travailler chez McKinsey ou Boston Consulting Group … Allez à la Kellogg School of Management (Université Northwestern).
Les MBA de cette école sont particulièrement demandés par les grands cabinets de conseil où ils ont recruté 34% de leurs diplômés l’année dernière, un pourcentage plus important qu’à Harvard (23%) et Stanford (16%). Les plus gros recruteurs à Kellogg en 2017 étaient dans l’ordre le Boston Consulting Group, McKinsey, Bain et Deloitte. En 5 ans, McKinsey a embauché 274 diplômés de Kellogg ! Liza Kirkpatrick, la doyenne associée au programme MBA de l’école explique cette performance par la forte culture du problem solving et du travail en équipe, mais avec un regard toujours critique et tourné vers le client. Ce qui étonne à Kellogg c’est l’importance d’un recrutement par entretien très personnalisé fondé sur les qualités humaines du candidat et son comportement dans l’entreprise. On comprend clairement pourquoi ces étudiants sont si prisés par les grands cabinets de conseil.
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Si vous voulez travailler chez Procter & Gamble … Allez à la Kelley School of Business (Université de l’Indiana).
Les géants des produits de grande consommation n’attirent plus les foules des MBA qui préfèrent aujourd’hui le consulting, les start-ups, les géants des nouvelles technologies ou le private equity. Exception faite d’une entreprise légendaire de 177 ans et au succès toujours intact : Procter & Gamble. Le courant passe entre Kelley et P&G, l’université étant son plus grand vivier de chefs de produit aux Etats-Unis. Parmi les 172 alumni de Kelley chez Procter, Marc S. Pritchard en est le doyen et il siège également au conseil des dirigeants de l’université. Les liens avec l’entreprise ne s’arrêtent pas là puisque le cours des MBA « Marketing Performance and Productivity Analysis » pourrait simplement se nommer « Se préparer à travailler chez P&G ». La proximité géographique de Kelley avec le siège social de P&G à Cincinnati (à environ 200 km) favorise cette bonne entente. Les étudiants de Kelley sont demandés par les entreprises du Midwest du fait de leur capacité à travailler dur, mais également à travers leur humilité, une caractéristique qui manque parfois à leurs homologues des côtes Est et Ouest.
Si vous voulez créer votre entreprise … Allez à la Harvard Business School.
Cela peut être surprenant mais les investissements importants qu’Harvard a consentis dans entrepreneuriat ces dernières années sont en train de porter leurs fruits et l’école se pose en concurrente directe des universités de la côte Ouest dans ce domaine. L’école offre 33 cours sur l’entrepreneuriat, seule la finance en a davantage ! Un prix annuel des entrepreneurs a même été lancé avec une récompense de 300 000$, et l’école encourage les créateurs d’entreprise en leur accordant une réduction des frais de scolarité allant de 10 à 20 000$. Son congrès biannuel sur l’entrepreneuriat rassemble des entrepreneurs à tous les stades de développement et le programme d’immersion au cœur des entreprises permet à des « start-uppers » aguerris de donner des cours chaque semaine aux étudiants. Un alumni de la promotion 2014 raconte que, motivé au départ par le MBA d’Harvard en prévision d’une promotion au sein d’un fonds de private equity dans lequel il travaillait, il s’apprête finalement à lancer sa start-up cette année. Harvard propose aux étudiants de s’associer par groupes de six pour créer une start-up, mettant à disposition leurs locaux, tout en investissant 5000$ en capital-développement dans le projet. Et ça marche ! Selon les chiffres de l’école, les diplômés ont levé pas moins de 1,494,771,499$ en seulement 5 ans ! De plus, Harvard s’est classée première dans le classement des universités par la bible américaine des « start-uppers » Entrepreneur Magazine, devant la Rice University, alors que l’école s’est longtemps refusée à y participer. De plus Harvard possède l’un des carnets d’anciens le plus important du monde avec des personnalités comme Mark Zuckerberg, Bill Gates ou encore un certain Lloyd Blankfein.
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Si vous voulez travaillez en Private Equity … Allez à la Stanford Graduate School of Business ou à la Columbia Business School
Les postes en private equity sont souvent les plus difficiles d’accès et rares sont les écoles dans le monde qui se targuent d’y mener facilement. Alors que les MBA des écoles de la côte Est paraissent comme plus avantageux du fait de leur proximité avec New York, Stanford a su faire la différence depuis quelques années et a prouvé qu’elle n’était pas seulement le vivier de la Silicon Valley. En 2016, Stanford a placé 12% de ses diplômés en private equity dépassant ainsi Wharton (8,5%), Booth (5,1%) et Columbia (5%). Seule Harvard fait légèrement mieux avec 13%, mais Stanford reste devant en termes de salaire médian avec 177 k$ par an contre 150 k$ pour Harvard. Bonus compris, on atteint des sommes pouvant aller jusqu’à 385 k$ contre 255 k$ à Harvard. Madhav V. Rajan, le doyen associé, explique cette réussite par l’étroite collaboration entre le MBA et les acteurs du secteur afin de faire coïncider parfaitement les enseignements avec les attentes des fonds. Plusieurs fonds majeurs de private equity comptent parmi leurs fondateurs des diplômés de Stanford aujourd’hui.
De nombreux MBA existent à travers le monde et de plus en plus d’écoles en proposent. Cependant, en fonction de vos ambitions et du secteur que souhaitez intégrer, il est nécessaire de choisir la bonne université. Cet article avait pour but de vous présenter quelques MBA américains mais bien d’autres, et notamment dans nos chères Business Schools françaises, peuvent également répondre à vos besoins.
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