Postuler lorsque l’on ne vient pas d’une école cible : rien à perdre mais tout à gagner!
Avant de détailler un peu plus le processus de recrutement ainsi que quelques conseils à suivre, il est important de lever un point tabou : le gap existant entre les candidats venant d’écoles cibles et les autres. N’ayant pas effectué de classe préparatoire, un très long chemin m’attendait dans ma quête. Ce dont il faut avoir conscience est que, que ce soit pour un Spring ou un Off-Cycle, un étudiant sans école cible part systématiquement avec un gros désavantage vis-à-vis des recruteurs. Ceci peut être perçu comme ‘injuste’ mais c’est comme ça et il faut savoir l’accepter. Dans cette optique, deux solutions : soit l’on continue à se lamenter sur sa situation en attendant qu’un miracle se produise, soit on agit.
Lorsque j’ai commencé à postuler aux Spring, je m’étais mise en tête que je n’en obtiendrais sûrement aucun mais que cela constituait un excellent entrainement et une bonne familiarisation avec le système afin de préparer ma césure. Résultat : une quinzaine de candidatures avec certes beaucoup de refus mais également deux offres dont une dans le top five. Alors oui, j’ai perdu du temps pour plusieurs banques, oui j’ai consacré une partie de mes soirées à remplir des dossiers de candidature qui n’ont sûrement jamais été lus, mais cela m’a amené à deux opportunités que jamais je n’aurais pensé pouvoir obtenir il y a encore six mois. Plus les candidatures passaient, plus le process devenait routinier pour moi. La preuve en est que les deux banques m’ayant faites une offre font partie de mes candidatures en Spring les plus récentes. Ironiquement, cette expérience m’a également appris à encaisser les refus et à ne surtout pas me décourager. Je peux affirmer que les heures consacrées à postuler en Spring ont constitué un très bon entraînement pour mes futures candidatures en Summer. J’ai fait de nombreuses erreurs que je ne referai plus et ceci me permettra plus tard de gagner un temps précieux.
Au final, ce frein qui me ralentissait au début s’est transformé en véritable force : l’expérience que j’ai pu acquérir en trois ans d’école de commerce fut un réel atout pour mes entretiens (expériences à l’étranger, associatives, stages, etc). Il est certes très incertain de réussir à décrocher un Spring ou un Summer venant d’une école non cible, mais il est certain de n’en décrocher aucun si l’on ne postule pas. Je ne peux donc que conseiller de tenter l’aventure!
Qu’est-ce qu’un Spring Internship?
Comme décrit dans un article récent du blog Alumneye, le Spring Internship est un programme de ‘découverte’ organisé par plusieurs banques d’investissement. Il permet à l’étudiant d’y découvrir différentes divisions mais offre également plusieurs opportunités de networking. Ce dernier se déroule à Londres et peut durer une à deux semaines selon l’institution.
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Initialement destiné aux étudiants anglais de première ou deuxième année, il est cependant possible pour des étudiants français de Master d’y accéder à condition que le candidat reçoive son diplôme deux ans après l’année durant laquelle se déroule le Spring. Ce point est essentiel pour les recruteurs : un étudiant postulant pour un Spring en 2017 pourra potentiellement effectuer un Summer en 2018 puis un Graduate en 2019.
La majeure partie des participants proviennent des meilleures écoles du Russell Group (Cambridge, UCL, & co) et les seuls français y accédant sont généralement issus d‘écoles dites ‘cibles’. Cependant, mon exemple montre qu’il est tout à fait possible, même lorsque l’on ne vient pas d’une ‘target school’, d’obtenir une place au sein de ces programmes à condition de s’y préparer correctement.
L’intérêt crucial du Spring
Beaucoup moins connu en France que les Summer ou les Off-Cycle, les Spring constituent pourtant un atout majeur : ils peuvent permettre à un étudiant d’être ‘fast-tracked’ et donc d’accéder directement au Summer de l’année suivante avant même l’ouverture du processus de sélection classique. En effet, à la fin de la semaine, certains participants seront sélectionnés pour un Assessment Centre. Ce point est un attrait majeur du programme puisque, même si la compétition y est sévère, il reste néanmoins beaucoup plus accessible que le Summer : il nécessite moins de préparation technique et est davantage axé sur le fit.
Participer à un Spring est également une bonne opportunité d’obtenir plus de visibilité sur les différents métiers ainsi que sur la culture de la banque. De plus, il représente une excellente source de networking puisqu’il permet de rencontrer différents opérationnels et RH. Enfin, et ce particulièrement lorsque l’on ne vient pas d’une école cible, il constitue un atout majeur sur le CV lorsque l’on postule pour des Off-Cycle. Parvenir à obtenir un Spring donne plus de crédibilité à notre candidature et peut plus facilement contrebalancer l’absence d’un nom de ‘target school’ dans notre dossier.
Le processus de recrutement
La première étape du processus consiste à remplir un formulaire en ligne assez détaillé. Bien que longue, cette étape ne doit surtout pas être négligée et doit être traitée de la manière la plus exhaustive possible. En effet, si votre test numérique s’avère être correct, c’est cette partie là qui peut faire la différence et constituer une valeur ajoutée à votre candidature. Il ne faut donc pas hésiter à donner le plus d’informations pertinentes sur son parcours académique et professionnel. Il est également conseillé de préparer à l’avance et avec précaution des réponses rédigées sur nos motivations, expériences, et sujets d’actualité liés à la division pour laquelle on postule.
La seconde étape réside en un test numérique. Concernant ces tests, tout est une question d’entraînement : ce n’est qu’avec la pratique que l’on commence à voir des résultats. Il est effectivement très rare de bien réussir son premier test. Pour remédier à cela deux solutions : soit trouver des entrainements en ligne, soit commencer par les banques que l’on désire le moins.
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Enfin, la dernière étape du processus réside en un ou plusieurs interviews pouvant prendre différentes formes : téléphoniques, vidéos, etc. Ces entretiens ne sont généralement pas interactifs et comportent des questions prédéfinies sur ses motivations et expériences. Il est essentiel de les préparer à l’avance car il serait vraiment dommage de se faire éliminer à ce niveau du processus. Il est donc fondamental de préparer des éléments de réponse sur la banque, la division, ses motivations, ses expériences (professionnelles, associatives), etc. Il est aussi utile de s’entrainer à répéter plusieurs fois à l’oral ces éléments de réponse afin de parler de manière fluide et compréhensible au moment de l’interview. Il est nécessaire de montrer au recruteur un anglais correct, ce qui requiert un temps de préparation.
Conseils clés :
- Postulez le plus tôt possible : premier arrivé premier servi ! La plupart des candidats sont sélectionnés avant la deadline des applications. Soyez donc aux aguets entre mi-août et mi septembre.
- Si vous en avez la possibilité, assistez aux différents ‘Insight Day’ organisés par les banques (généralement courant septembre). Ils vous permettront de networker et constituent un bon point dans votre candidature. N’hésitez pas à en parler durant l’interview.
- Ne négligez pas la première étape du processus en ligne et soyez le plus pertinent et exhaustif possible concernant votre parcours et vos achievements. Ceci est souvent long mais en vaut réellement la peine lorsque l’on veut parvenir à passer le screening, notamment lorsque l’on vient d’une école non-cible.
- Consacrez un temps conséquent à la préparation de l’entretien en s’entrainant plusieurs fois à l’oral : cela vous permettra d’être plus confiant et de gagner en crédibilité vis-à-vis de votre interlocuteur.
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18 septembre, 2013