Le 1er juillet 2010, l’Autorité des Marchés Financiers a créé la certification AMF dont l’obtention est conditionnée à un examen théorique. C’est dans le cadre de son rôle de contrôleur des marchés, de protecteur des épargnants et d’informateur des investisseurs que l’AMF a rendu obligatoire l’obtention de ce certificat pour exercer certains métiers de services d’investissement. Ainsi, si vous souhaitez travailler dans ce secteur, il est fort probable que la certification AMF vous soit demandé lors de votre premier emploi. De plus, et comme toute certification, son obtention vous permettra de densifier votre CV et de consolider vos connaissances en un laps de temps réduit, et à moindre prix.
A qui s’adresse la certification AMF ?
La certification AMF revêt d’un caractère obligatoire pour trois grandes catégories de professions au sein des PSI (Prestataires de Services d’Investissements) :
- Vendeurs, gérants et responsables post-marché
- Négociateurs, compensateurs et analystes financiers
- Fonctions de conformité
Pour résumer, vous aurez affaire à l’AMF si vous travaillez en relation avec les marchés financiers, en conseil financier, en gestion de fonds ou encore dans un métier de conformité. Le champ d’application s’étend d’ailleurs à différents types de structures : banques, cabinets de conseil et d’investissement ou encore sociétés de gestion de portefeuille. Seule entorse à la règle : la clause dite « grand-père », qui permet aux employés exerçant déjà ces professions au 1er juillet 2010 d’être automatiquement certifiés.
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Comment s’organise l’épreuve ?
L’épreuve de certification de l’AMF a un format unique : il s’agit d’un QCM, jusqu’à 4 choix – 1 seule bonne réponse, composé de 100 questions et à finir en 2 heures. On y trouve autant de questions de catégorie A, portant sur la réglementation et la déontologie, que de questions de catégorie C, portant sur des connaissances techniques. Pour réussir ce test, il faut obtenir au minimum 85% de réussite sur les questions de catégorie A et 75% sur les questions de catégorie C ; aucun pourcentage global n’étant requis. Ces questions, et quelques soient leurs catégories, sont réparties sur 12 thématiques. A titre indicatif, voici quelques-uns des 12 thèmes parmi lesquelles sont classées les questions : fondamentaux du code monétaire et financier et du règlement général de l’AMF, organisation et rôle des marchés financiers, règles fiscales pour les entreprises et particuliers ou encore distinction des différents types d’instruments financiers.
L’Autorité des Marchés Financiers ne proposant elle-même aucune session d’examen, il existe deux façons d’être certifié. La première, nommée « vérification », est un passage obligatoire dans les 6 premiers mois suivant votre arrivée dans l’entreprise. Cette dernière permet à ses employés d’obtenir ce certificat via un processus interne de vérification des connaissances minimales. Ce processus est bien sûr suivi par l’AMF, qui est garant et certifie ce test, permettant ainsi aux employés d’être certifiés. Cependant, cette méthode possède un inconvénient majeur : si l’employé change d’entreprise, il devra à nouveau passer ce processus de vérification. Pour prendre les devants et éviter cet inconvénient, il peut être préférable d’opter pour la seconde méthode, dite de « certification ». Après étude et vérification, l’AMF autorise certains organismes à proposer des tests qui certifieront les candidats le réussissant. Aujourd’hui, seuls quelques organismes proposent ces tests : le CFPB, le CNAM, First Finance ou encore Bärchen Education par exemple. Quel que soit l’organisme finalement choisi, l’examen final prend la forme décrit ci-dessus.
Quelques conseils pour réussir l’AMF
En début de carrière, la certification AMF peut être relativement difficile à valider si l’individu manque d’expérience et de technique. Le taux d’échec serait même de 90% pour les personnes n’ayant jamais révisé cet examen auparavant. Dans ce cas, le point clef de la réussite de cet examen se trouve dans le « bachotage » de la base de questions de l’AMF. En effet les 100 questions proposées à l’examen sont toutes issues d’une base de 600 questions. Certaines sont évidentes ou de bon sens, certaines se ressemblent, mais d’autres sont à apprendre.
La plupart des organismes offrant le passage de cet examen proposent aussi des packs de révision en ligne, aux alentours de la centaine d’euros (examen compris). On y trouve généralement l’ensemble des questions triées par thématique ainsi que des tests blancs. La répartition par thématique permet d’identifier facilement ses points forts et ses points faibles, et ainsi de mieux cibler ses révisions. Attention cependant à l’équilibre questions type A/questions type C. Un excellent score dans une des deux catégories ne vous permet pas de vous relâcher dans l’autre, il faut donc aussi travailler dans cet axe.
Vous l’aurez compris, la difficulté de l’examen ne se situe pas dans sa complexité mais dans le volume de connaissances à acquérir. Pour ceci, il est important de s’y prendre à l’avance et de jauger son niveau dès le début. En fonction des connaissances déjà emmagasinées, 15h à 40h de travail peuvent être nécessaires pour obtenir la certification. Évidemment, un bon niveau de « culture générale » dans ce domaine, acquis via vos études ou expériences, vous donnera de l’avance sur votre programme de révision.
Etes-vous prêts à répondre à ces questions :
Dans le cadre du mécanisme de la garantie des dépôts titres, quels produits sont concernés ?
- Les actions, les titres de créances, les parts ou actions d’OPC
- l’assurance-vie
- les obligations uniquement
Parmi les sanctions suivantes, laquelle est du ressort de la Commission des sanctions de l’AMF ?
- Le licenciement
- L’emprisonnement
- Les interdictions d’exercer
En matière d’abus de marché, les sanctions administratives et pénales sont cumulables
- VRAI
- FAUX
La détention d’une carte de démarchage est-elle nécessaire pour vendre un produit financier à un client se présentant au guichet d’une banque ?
- Oui, toujours
- Non
- Oui, mais uniquement s’il s’agit d’un nouveau client
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Une certification réellement reconnue ?
De par sa nature quantitative plus que qualitative, la certification AMF n’est pas une certification de référence. De plus, elle est spécifiquement française et ne bénéficie donc que de peu de reconnaissance à l’international.
Les certifications plus renommées sont le CFA (Chartered Finance Analsyt), le CAIA (Chartered Alternative Investment Analyst), l’ICCF (International Certificate in Corporate Finance) ou encore le FRM (Financial Risk Manager) pour les métiers du risque. Ces dernières sont bien plus reconnues et représentent de vrais atouts pour vos CV et candidatures à des postes ou MBA de grandes écoles. Elles bénéficient toutes d’une reconnaissance internationale puisqu’elles sont essentiellement issues d’organisations américaines et sont composées de plusieurs niveaux. Ces niveaux demandant 100h à 300h de travail personnel permettent d’échelonner le niveau des certifiés en fonction de l’avancement de leurs connaissances. Leur sélectivité est aussi plus forte, aux alentours de 50% pour le CFA contre 90% pour le certificat AMF, et permettent ainsi une vraie distinction entre les candidats.
En conclusion, vous devrez certainement passer l’examen de l’AMF si vous vous dirigez vers la finance de marché, l’analyse ou le conseil financier, la gestion de fonds ou encore les métiers de la conformité. Si vous en êtes certain, autant prendre les devants et le passer en candidat libre car celle-ci vous permettra de vous distinguer par rapport à d’autres candidats, et de ne pas avoir à la repasser si vous changez d’entreprise. Bien que peu technique, le passage de cet examen requiert une quantité de connaissances très importante et nécessite donc une préparation adéquate. Une fois en poche et votre carrière entamée, cette certification ne sera en revanche plus un critère de différentiation premier sur votre CV. Peu reconnu, très récent et exclusivement français, la certification AMF n’est nullement comparable au CFA ou à l’ICCF…
Réponses : 1, 3, 2, 2
Théophile Augustin, étudiant à HEI Lille et contributeur du blog AlumnEye
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