Pourquoi de nombreux candidats sont-ils intéressés par le Venture Capital, le « capital risque » ? Les levées de fonds sont surmédiatisées et l’univers du VC est à la mode. Dans les lettres de motivation des candidats, on lit “je suis intéressé(e) par les startups mais je ne suis pas prêt à monter la mienne, je n’ai pas encore d’idée ; travailler en Venture Capital me semble être un bon compromis : je serai au contact d’entrepreneurs, comprendrai les enjeux de levées de fonds, et me lancerai quand je serai prêt.”

 

Mais en quoi consiste le métier de Venture Capitalist ?

Le Venture Capital désigne les fonds qui investissent dans les startups, de jeunes sociétés à forte croissance qui présentent un produit ou un service innovant, avec un niveau d’ambition exceptionnel. L’équipe d’investissement d’un fonds de Venture Capital a pour mission d’identifier les startups les plus prometteuses et d’investir en capital dans le but de générer un retour sur investissement via une exit, une « sortie » (c’est-à-dire la vente des actions détenues par le fonds, qui passe idéalement par la vente de 100% de la société à un acheteur industriel stratégique, mais parfois aussi dans le cadre d’une cotation de la société).

L’évaluation d’une opportunité d’investissement se base sur de nombreux critères. Les trois plus importants sont les suivants :

  • s’attaquer à un très grand marché en croissance,
  • avoir un avantage concurrentiel durable,
  • disposer d’une équipe solide et complémentaire.

Pour analyser une opportunité, l’investisseur en VC effectue différentes « due diligences », c’est-à-dire des audits, sur la startup : technique, commerciale, marché (des reference calls à des experts) et sur l’équipe.

Le métier de Venture Capitalist n’est pas seulement un métier d’investisseur. Il consiste également :

  • à lever des fonds auprès d’investisseurs et à entretenir la relation avec eux. On appelle ces acteurs les Limited Partners ou LPs. Ce sont des institutionnels et/ou des Family Office, des particuliers ou encore des Corporates
  • à rencontrer le maximum de startups dans les secteurs dans lesquels le fonds est actif
  • à accompagner les startups du portefeuille dans leur développement

A ce sujet, voici un bon article de Boris Golden de Partech sur la valeur ajoutée des VC auprès des entrepreneurs.

Il existe des distinctions importantes entre les fonds de VC. Certains fonds interviennent en Amorçage ou Seed. Ces fonds investissent des tickets entre 250k€ et 2M€ très tôt dans la vie de la startup. D’autres fonds interviennent en Series A, Series B, là où les startups sont déjà plus matures et lèvent de plus gros tours de financement. D’autres, enfin, interviennent plus tard dans la phase de maturité des startups. On parle alors de fonds de Growth (comme certains fonds de Bpifrance, Partech et Idinvest). Dans tous les cas, les VC n’ont pas vocation à prendre des parts majoritaires dans le capital des sociétés, ils restent toujours minoritaires.

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La performance des fonds de Venture Capital, un concept insaisissable ? 

Le secteur du Venture Capital à Paris est opaque en termes de performance. De la même manière que les licornes – startups valorisées à plus d’un milliard d’euros – sont rares, les fonds de Venture Capital qui ont investi dans des licornes sont très peu nombreux. Il est difficile d’accéder à de la donnée transparente sur les fonds de VC qui performent le mieux. Et il est encore plus difficile d’avoir de l’information sur ceux qui ne font pas de performance. La performance d’un fonds de VC est pourtant un concept parfaitement défini et mesurable. Elle se mesure à son TRI (où IRR en anglais), qui veut dire « Taux de Rendement Interne » (« Internal Rate of Return » en anglais). Ainsi, on dira : « tel fonds de VC a fait un TRI de 25% sur les 5 dernières années ». Une autre mesure communément utilisée est le « Cash On Cash multiple »  (exemple : « tel fonds de VC a retourné 3x son dernier fonds »).

Un des critères de performance souvent retenu – mais inexact – est la liste des deals qu’a effectué le fonds. Par exemple : « tel fonds de VC a investi dans Blablacar ». C’est un abus de langage car en réalité cette phrase ne dit pas grand chose sur la performance du fonds. En effet, il manque trop d’information :

  • à quel tour de financement est-il rentré ?
  • à quelle valorisation et à quels termes ?
  • le fonds a-t-il fait une plus-value sur le papier, auquel cas parle-t-on de « paper money »?
  • a-t-il effectivement réalisé la plus-value à travers une exit ?

Certains fonds de Venture Capital mettent ainsi en avant des investissements médiatisés bien connus du grand public alors même que, dans les faits, la performance du fonds est mauvaise. Ces considérations sur la performance des fonds de Venture Capital ne doivent pas masquer une réalité très dure pour les candidats : les places sont très chères en VC, et bien souvent, le candidat ne choisit pas son fonds car les offres sont très rares.

LA4Lire aussi : Venture Capital & Private Equity : quelles différences ? Où postuler ?

 

Quel background pour décrocher un job en Venture Capital ?

Les fonds de Venture Capital ont des équipes de taille très réduite, c’est pourquoi les places en CDI pour les juniors y sont rares. Il est plus simple d’y décrocher un stage.

Pour décrocher un stage dans un fonds de VC, plusieurs expériences professionnelles préalables sont possibles :

  • Stage en « grosse startup » : Doctolib, Blablacar, Frichti, Contentsquare, BackMarket, Navya.
  • Stage dans une startup visible financée par un VC : Spendesk, Qonto, Payfit, Le Slip Français.
  • Stage en GAFAM : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft.
  • Stage en banque d’affaires spécialisée dans la Tech ou chez un leveur de fonds spécialisé dans les startups : Cambon, Clipperton, Rothschild Tech, Chausson Finance, Avolta.

Pour décrocher un CDI au sein d’un fonds de Venture Capital, il est fortement conseillé d’avoir plusieurs expériences préalables qui vous donneront une bonne compréhension de l’écosystème Tech / Venture et certaines compétences nécessaires au métier d’investisseur. Plusieurs parcours sont possibles :

  • L’embauche à la sortie d’école d’ingénieur ou de commerce, après quelques expériences pertinentes en stage (cf. paragraphe précédent).
  • L’embauche d’ex-entrepreneurs qui ont levé du capital par le passé et dont les fonds sont très friands.
  • L’embauche de profils issus d’une équipe M&A TMT en banque d’affaires.

Si le background est important, il n’est pas suffisant. Il faut à tout prix éviter d’être le candidat qui est là par effet de mode, “parce que c’est cool le VC”.  Il est indispensable d’avoir une vraie histoire à raconter sur son intérêt pour le secteur, et une bonne connaissance de ce dernier.

LA4Lire aussi : Liste des startups où postuler après de la Finance ou du Conseil

 

La connaissance du secteur, un indispensable pour postuler en fonds de VC

Quelques concepts indispensables avant de postuler :

  • Se familiariser avec le jargon de l’investisseur pour être crédible (seed round, Series A/B/C, valorisation, dilution, bad leaver, IPO, liquidity preference, 1x, 2x, participating ou non).
  • Suivre l’actualité du marché et du portefeuille du fonds chez qui vous postulez.
  • Etre capable de parler d’un ou deux secteurs que vous trouvez intéressants et des différents acteurs qui disruptent ces marchés.
  • Donner des « preuves » concrètes de votre intérêt : évènements auxquels vous avez participé, centres d’intérêt, lectures, et ce que vous en avez tiré.

Force est de constater que beaucoup de candidats ne sont pas au fait de l’actualité et arrivent peu préparés aux entretiens.

Pour progresser, voici des pistes de lecture :

Pour finir, voici quelques exemples de fonds parisiens ayant recruté au niveau junior par le passé :

  • Alven (Graduate Program),
  • Partech (CDD d’un an et demi),
  • 360 Capital
  • Elaia
  • Serena
  • Kima Ventures

N’hésitez pas à nous écrire sur contact (at) alumneye (dot) fr pour compléter cet article !

Michael Ohana