Quelles opportunités en Finance et en Conseil dans les pays du Golfe ?
Après une reprise difficile suite à la crise de la dette de Dubaï en 2009, l’optimisme est de retour au Moyen-Orient que ce soit en salle des marchés, en banque d’investissement ou en consulting et ce malgré la baisse du prix du pétrole. A Dubaï, Abu Dhabi, Riyad ou même en Egypte, les banques et les cabinets de conseil recrutent à nouveau, avec à la clé de belles opportunités en terme de progression et de salaires pour les jeunes diplômés.
Les activités M&A de nouveau en marche.
La valeur des deals M&A au Moyen-Orient en 2014 a augmenté de 23% par rapport à 2013 s’élevant à 50,3 milliards de dollars -le plus haut montant depuis 2010 selon Thomson Reuters- et les experts attendent une année 2015 sur les mêmes bases. L’année dernière le revenu des banques d’affaires dans la région a augmenté de 20% à 722 millions de dollars (toujours selon Thomson Reuters), retrouvant presque des niveaux d’avant-crise (1,4 milliards de dollars en 2007). Les banques qui se développent le plus au Moyen-Orient sont actuellement Natixis (50% d’effectifs à supplémentaires à recruter) et Barclays (augmentation prévue de 20% des effectifs). Rothschild et Goldman Sachs seraient également dans une dynamique d’embauche dans la région. Un AlumnEye vient d’être embauché chez Goldman Sachs en M&A à Dubaï.
Les liquidités des investisseurs régionaux profitent à tous les acteurs financiers.
En Private Equity ou en Private Wealth Management, les chiffres sont très bons et plus qu’un exportateur de ressources naturelles, la région devient l’épicentre de l’importation de capitaux financiers. Si les banques et les cabinets internationaux se sont taillés de belles parts de marché, l’émergence d’acteurs régionaux incontournables doit être prise en compte. C’est le cas des fonds de private equity comme The Abraaj Group et Arqaam Capital, ou de la First Gulf Bank par exemple. Les activités financières sont aussi fortement tirées par les fonds souverains des pays du Golfe comme celui du Qatar (le Qatar Investment Authority ou QIA) qui détient plus de 100 milliards de dollars d’actifs. L’activité locale de ces fonds profite à tous les acteurs financiers en général puisqu’ils sont souvent conseillés par de grands groupes internationaux. Au niveau international, les fonds souverains du Moyen-Orient ont investi dans le capital des grandes banques américaines et européennes notamment avant la crise financière de 2008, idem pour les grands fonds de Private Equity. C’est le cas du Abu Dhabi Investment Authority (ADIA) qui a pris une participation de 4,5% de Citigroup pour 7,5 milliards de dollars en 2007 ou de QIA qui détient 12,7% de Barclays acquis au prix de 7 milliards de livres sterling en 2008.
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En conseil, de belles opportunités et des missions à forte responsabilité.
Pour les cabinets de conseil en stratégie, durement frappés par la crise et amenés à réduire leurs effectifs dans la région, la reprise se fait peu à peu sentir. Si certains cabinets ont payé le prix fort d’une expansion trop rapide, le conseil aux gouvernements locaux qui constituait une grande source de revenus pour les cabinets reste toujours un solide vecteur de croissance. Avec l’investissement public qui reprend, les cabinets de conseil sont à nouveau intéressés par le Moyen-Orient à l’image d’Oliver Wyman ou de Strategy& (ex-Booz & Company) qui recommence à embaucher. Un AlumnEye s’est vu récemment proposer une offre chez Strategy& à Dubaï. La qualité et le niveau de responsabilité des missions sont particulièrement élevés : fini le « cost killing » à Paris ! Ne parlons pas des rémunérations nettes bien plus élevées …
Si les pays du Golfe sont redevenus particulièrement actifs aujourd’hui dans la finance ou en conseil, ces marchés sont particulièrement instables et régulièrement secoués par des crises financières ou géopolitiques. Les discriminations à l’embauche sont réelles particulièrement envers les femmes et la préférence pour les locaux peut être dissuasive. Néanmoins le dynamisme de la région et les opportunités de carrière font du Moyen-Orient une aventure peu commune qu’il ne vous reste plus qu’à saisir ! Les arabophones sont appréciés mais ce n’est pas obligatoire du tout.
Hadrien Comte, étudiant à HEC Paris et Contributeur du blog AlumnEye
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5 septembre, 2013